À 22 ans, l'athlète originaire de Surrey, en Colombie-Britannique, était le plus jeune des concurrents à participer à l'épreuve. Il a néanmoins réussi à maintenir le rythme et à tenir à distance le champion du monde en titre, le Grec Spyridon Gianniotis.
«L'entraînement est difficile et je me sens comme le matin de Noël. J'adore courser», a-t-il dit.
Weinberger a bouclé le parcours avec un chrono d'une heure, 50 minutes et 0,3 seconde. Il a remporté la Traversée internationale du Lac St-Jean (étape de la Coupe du monde de marathons 10 km FINA) il y a deux semaines, et l'épreuve-test de Londres il y a un an.
Le Britanno-Colombien a accusé un retard de 5,2 secondes sur l'éventuel gagnant de l'épreuve, le Tunisien
Oussama Mellouli (1:49:55,1). L'Allemand
Thomas Lurz a grimpé sur la deuxième marche du podium avec un chrono de 1:49:58,5.
« C’était une course extrêmement physique, a commenté Weinberger. C’est pour cela que j’ai évité autant que possible le peloton et que j’ai essayé de rester à l’extérieur ou bien à l’avant avec Mellouli. Je voulais mener une course intelligente, et cela a joué en ma faveur. »
Le Bulgare
Petar Stoychev, qui a gagné 11 fois la Traversée internationale du Lac Saint-Jean et autant de fois la Traversée du Lac Memphrémagog, a pris le neuvième rang (1:50:46,2) du marathon.
La médaille de bronze de Weinberger, la troisième du Canada en natation, permet à l'équipe canadienne d'atteindre son objectif aux Jeux de Londres, après celle d'argent gagnée par
Ryan Cochrane (1500m style libre) et celle de bronze récoltée par
Brent Hayden (100m libre).
Weinberger est le premier Canadien médaillé en marathon olympique. La natation en eau libre a fait ses débuts aux Jeux de Pékin il y a quatre ans, mais le Canada n'avait alors réussi à qualifier aucun de ses nageurs.
Lurz et Gianniotis ont dominé le marathon ces dernières années. Alors que Mellouli, le meneur, se détachait en fin de parcours, vendredi, la course pour les deuxième et troisième places s'est faite entre Weinberger, Lurz et Gianniotis.
«A ce moment-là je me suis dit qu'il était temps de gagner une médaille», a expliqué le Canadien.
Ce dernier s'est débarrassé de Gianniotis dans les derniers 300 mètres, tout en demeurant dans le sillon de Lurz. Il a mérité une place sur le podium en se montrant rapide, intelligent et courageux.
«En gros, j'ai accompli ce que Ron (Jacks, son entraîneur) et moi avions planifié», a noté Weinberger.
«Plutôt que d'avoir une course à 25 nageurs, nous étions quatre, et nous avons simplement tenté d'augmenter le rythme, de nous distancier et d'être plus rapides que les autres gars à la fin.»
Lurz, le médaillé de bronze en 2008, et Gianniotis ont tous deux 10 ans de plus que Weinberger. Ce sport favorise les athlètes d'expérience et physiquement au sommet, deux critères qui échappent toujours au nageur de Surrey.
«Il me faut encore gagner de la vitesse et de l'endurance afin de gagner en puissance», a-t-il reconnu.
Weinberger avait toutefois l'audace de la jeunesse de son côté. Durant la présentation des nageurs, il a brandi à deux reprises son poing dans les airs lorsque son nom a été prononcé.
Si l'équipe canadienne de natation a atteint son objectif de trois médailles, celui de prendre part à plus dix finales lui a cependant échappé, seulement sept représentants de l'unifolié ayant atteint cette étape.
«Le meilleur impact que peuvent avoir un olympien et une médaille olympique sur la prochaine génération est de l'inspirer, a dit Pierre Lafontaine, directeur général de Natation Canada. La puissante influence de ces médailles est d'aider à déterminer ce que cette génération va faire à compter d'aujourd'hui.
«Nager doit être un mode de vie au Canada. Au Québec seulement, plus de 50 enfants se sont noyés jusqu'ici cette année. Ces chiffres devraient concourir à développer une culture où chaque enfant canadien devrait apprendre à nager.
«Si un entraîneur détecte un jeune le moindrement talentueux, qu'il en parle à une équipe de natation locale», a conclu Lafontaine.